Le titre du GDR est une traduction étendue du terme “Policy Analytics”, récemment introduit dans la littérature.
Le terme “Analytics” est utilisé depuis quelques années pour désigner les activités d’exploration de très grandes masses de données, de fouille de données et d’extraction des connaissances, par la construction d’indicateurs synthétiques et de modèles d’aide à la décision.
En réalité le terme est associé essentiellement à “Business Analytics” (on parle aussi de “Business Intelligence”) pour mettre en évidence le fait qu’il s’agit d’outils pour la conduite des affaires (un pilotage plus “intelligent”).
Le problème est que le déploiement d’une telle technologie dans le cadre de la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques présente un défaut méthodologique de fond.
En effet, les politiques publiques ont des caractéristiques spécifiques et la simple application d’une démarche de “Business Analytics” classique n’est pas satisfaisante.
Trois éléments au moins peuvent nous en convaincre :
1. les problèmes de décision des institutions publiques constituent rarement des problèmes bien structurés. Ainsi, l’enjeu est d’abord situé dans la structuration du problème et la conception d’alternatives.
2. les capacités des institutions publiques à traiter l’information disponible sont souvent très hétérogènes d’une institution à une autre.
3. les processus de décision publique sont soumis à d’importantes exigences de légitimité et de sens.
Le défi est donc de construire une démarche originale capable de proposer des outils efficaces (face à la quantité et qualité d’information disponible) mais aussi capable de répondre aux exigences de signifiance, de capacité opérationnelle et de construction de légitimité, que les processus de décision dans le domaine des politiques publiques exigent.