La création du GDR est motivée par plusieurs paradoxes qui s’installent au cœur des processus de décision publique :
- conflits entre la rationalité de la décision et sa légitimité démocratique,
- conflits entre contraintes de traitement technique de l’information et construction de sens,
- conflits entre expertise et participation.
Il s’en suit que les enjeux du problème sont beaucoup trop complexe pour être traité dans le cadre d’une discipline seule : il demande la contribution de compétences multiples et variées (informatique, théorie de la décision, économie, sciences de gestion, sciences politiques, sociologie, psychosociologie, etc.) regroupées au sein d’un cadre méthodologique interdisciplinaire.
Un deuxième élément à prendre en considération est que le débat international à la fois scientifique, mais surtout autour des “pratiques” (dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques), est dominé par un point de vue culturel qui n’arrive pas à comprendre et intégrer les diversités de perspective présentes dans les expériences des différents pays Européens.
L’enjeu majeur de ce GDR est donc la construction d’une communauté internationale, multidisciplinaire et multiculturelle orientée vers la formulation d’un cadre méthodologique interdisciplinaire pour la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques, ainsi que vers la production de recommandations raisonnables dans le même domaine.
Pour relever ce défi, il est donc nécessaire :
- d’apporter des contributions originales à des interrogations majeures de la société, à la fois de nature verticale (climat, immigration, environnement, santé etc.) et horizontale (risque et sécurité, démocratie et participation, paix durable etc.) ;
- de bâtir des cadres de réflexion scientifiques interdisciplinaires pour appeler des notions pertinentes et rarement mobilisées à l’heure actuelle pour traiter les questions de la conception des politiques publiques
- de montrer aux parties prenants (collectivités, organismes représentatifs, agences gouvernementales, instituts d’expertise) l’importance d’une démarche scientifique dans ce domaine ;
- de montrer dans la pratique la possibilité d’améliorer à la fois la légitimité de l’action politique et son efficacité ;
- d’intégrer dans cette démarche les acteurs économiques et technologiques (sociétés de conseil, fournisseurs de services etc.).