Le prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science récompense 35 jeunes chercheuses françaises et « s’emploie ainsi à susciter davantage de vocations scientifiques auprès de la nouvelle génération et à accélérer la reconnaissance des talents féminins » explique sa directrice générale, Alexandra Palt.
Docteure en informatique, Virginie DO a obtenu son doctorat au sein du LAMSADE de l'Université Paris Dauphine - PSL en 2023 sous la direction de Nicolas Usunier (Meta AI), Jamal Atif et Jérôme Lang, enseignants-chercheurs de l'Université Paris Dauphine - PSL, sur l’élaboration de méthodes permettant d’évaluer et de corriger les biais de genre, d’origine, dans les algorithmes.
Après avoir approfondi ses connaissances en mathématiques appliquées et en informatique à l’École polytechnique, Virginie DO souhaite apporter une composante en sciences sociales dans son parcours grâce à un master en social data science à l’Université d’Oxford. Elle y découvre les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et décide d’y consacrer ses recherches.
Découvrez quelques mots de Virginie DO suite à sa nomination recueillies par la fondation L'Oréal-Unesco :
Quels sont les enjeux à court et à long termes de vos recherches et leurs applications?
Mes recherches portent sur le développement de nouveaux algorithmes d’intelligence artificielle.
J’ai ainsi développé de nouveaux algorithmes de recommandation de contenu sur les réseaux sociaux qui sont capables de booster les créateurs sous-représentés sans détruire la qualité des recommandations pour les utilisateurs.
Cela permet de rendre plus visibles les créateurs marginalisés. Je m’intéresse aussi aux impacts sociétaux des systèmes d’IA dite générative, comme ChatGPT. Le défi majeur est de comprendre comment nous pouvons garantir que ces systèmes soient développés et utilisés de manière responsable et éthique, tout en produisant des résultats bénéfiques pour tous les utilisateurs.
Pourquoi avez-vous choisi une carrière scientifique?
Mon attrait pour les mathématiques a commencé au lycée et m’a naturellement guidée vers la science. À l’issue de mon master, je souhaitais un métier combinant sciences formelles (mathématiques, informatiques) et applications concrètes à fort impact. C’est ce qui m’a conduit à la recherche en IA... et à la découverte de l’impact social de ces technologies. Cela a été une véritable prise de conscience qui a été le véritable déclencheur de mon parcours en doctorat.
Que peuvent apporter les femmes dans la science ?
Une meilleure représentativité des femmes dans la science permettrait de susciter plus de vocations et de lever des barrières auprès des jeunes étudiantes, surtout dans des domaines très majoritairement masculins comme l’informatique et les mathématiques. Une plus grande diversité de profils dans ces disciplines serait très bénéfique au développement de technologies plus inclusives et équitables, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.